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Vendredi 06 septembre 2024
Dans le gaze
Par François Moreau
 

Si vous avez déjà fixé la poignée de porte d’une rame de métro parisien le temps d’un long trajet au point de faire abstraction des bousculades, et de vous en émouvoir, alors vous êtes potentiellement un·e auditeur·rice de Duster. Qui est Duster ? Un duo fondé au mitan des années 1990 dans les brumes de San José, en Californie du Nord, qui, après avoir sorti deux albums essentiels en 1998 et 2000, a disparu dans l’éther pendant près de 20 ans, avant de revenir aux affaires discographiques en 2019. Le groupe a depuis publié trois albums : Duster (2019), Together (2022) et In Dreams (2024) – révélé par surprise la semaine dernière. Surtout, cette formation, phare du mouvement slowcore (rythmes exténués, batteries plombées, guitares émergeant d’une épaisse fumée de weed) mais réservée jusqu’ici à une poignée d’initié·es, a connu grâce aux usagers de TikTok une notoriété mainstream dépassant de très loin le cadre de confidentialité dans lequel Duster a toujours évolué.

 

Bénéficiant du regain de popularité du courant musical shoegaze (le mur du son de My Bloody Valentine, les atmosphères de Slowdive) et du revival global des années 1990, Clay Parton et Canaan Dove Amber ont ainsi pu s’offrir, sans même l’avoir cherchée, une nouvelle carrière, dont le point culminant aura été atteint le 29 mai dernier, au festival Primavera Sound, à Barcelone. Haut lieu des musiques indie, où se font et se refont les légendes. Du jour au lendemain, la musique des Californien·nes est devenue la bande originale de la mélancolie contemporaine d’une jeunesse, à l’instar de toutes les jeunesses, qui n’envisage pas de cuver son spleen dans le silence absurde et confondant de l’époque. Mais ne nous trompons pas, si la musique de Duster se fait aujourd’hui l’écho des errances existentielles d’une jeunesse à peine en âge de conduire, sa diffusion auprès d’un auditoire plus large encore raconte quelque chose de nos perceptions perturbées du monde. Un monde qui aurait changé, alors qu’il reste fondamentalement le même.

 

D’ailleurs, à quelques variations près, la musique de Duster n’a elle-même jamais changé, figée qu’elle est pour toujours dans un vaste nuancier de gris, refusant toute optimisation. C’est même l’une des critiques que l’on entend souvent proférer à son endroitAuteur d’un album d’inspiration Duster cette année, intitulé CD Wallet, le Canadien Homeshake, en pèlerinage dans sa suburb de jeunesse à Edmonton et constatant que rien n’avait bougé d’un iota, évoquait “la réminiscence d’une époque où [il] étai[t] gosse, quand [il] [s]e saoulai[t] derrière une benne à ordures. Rien de très profond là-dedans”. Duster et Homeshake, ou la nostalgie du banal et de la torpeur des dimanches d’automne.

 

 
 
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